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Notre vision

La diminution de fermes et de paysan·nes entamée depuis le début du siècle dernier se poursuit inlassablement. Dans le même temps, la surface moyenne d’une ferme est passée de 55 à 69 hectares en dix ans, avec des fermes de plus de 100 ha qui représentent 25 % des fermes, contre seulement 2 % en 2010 [1].

Cette baisse constante de la démographie agricole, couplée à l’augmentation des surfaces, s’explique par des politiques agricoles en faveur d’une rationalisation de la production et d’une mécanisation des fermes pour répondre aux besoins du système agro-industriel. Cependant, ces choix politiques ont été déterminés dans un contexte socio-économique aujourd’hui dépassé. Les défis environnementaux, climatiques, économiques et sociaux qui nous attendent nécessitent un changement radical de politique agricole : nous devons massifier la transition agroécologique, d’autant plus qu’elle est largement plébiscitée par les Français·es [2]. Le renouvellement des générations fait partie des leviers de transition, en raison des projets agroécologiques portés par les nouveaux et nouvelles candidates à l’installation agricole.

Cependant, aujourd’hui, les installations annuelles ne compensent qu’au 2/3 les départs en retraite. De plus, près de la moitié des paysan·nes partiront à la retraite dans les dix prochaines années. L’enjeu du renouvellement des générations est donc considérable !

Vincent Jannot, Terre de liens

« Grâce à notre outil d’évaluation des besoins agricoles pour répondre aux besoins alimentaires d’un territoire, Parcel, nous avons pu montrer qu’avec la même surface agricole utile, on peut doubler le nombre de fermes et avoir une agriculture de qualité accessible à tou·tes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Pour ce faire, nous avons besoin d’un million de paysan·nes d’ici 2050, c’est-à-dire qu’il nous faut installer 45 000 nouveaux paysans et nouvelles paysannes par an. Ces installations doivent permettre de préserver et partager la terre en favorisant la création d’activités écologiquement responsables, socialement solidaires. »

Denis Lépicier, Réseau Civam

« Les structures membres d’InPact remettent radicalement en cause la course à l’agrandissement des fermes. Nous démontrons depuis de nombreuses années que les transitions agroécologiques et alimentaires passent au contraire par plus de diversification des productions, plus de valorisation des productions dans les fermes et les territoires. Nous démontrons que l’agriculture paysanne répond plus efficacement aux enjeux environnementaux tout en rémunérant plus d’actifs et contribuant davantage à la vitalité sociale et économique des campagnes.

Les porteurs de projets sont là, il s’agit d’accompagner à grande échelle l’émergence des projets d’installation, de sensibiliser massivement les futurs cédants à la préparation de la transmission de fermes vers plus de durabilité et plus en phase avec les projets des candidats à l’installation, de promouvoir à l’échelle des territoires les conditions favorables au test d’activité, à l’accès au foncier, au développement de filières locales en capacité à répondre aux besoins alimentaires locaux »

Nos expériences et compétences dans l’accompagnement à la transmission et à l’installation, notamment des porteurs et porteuses de projets non issu·es du milieu agricole, nous rendent confiant·es sur la possibilité d’atteindre un objectif de renouvellement des générations et d’installations massives en agriculture.

La politique d’installation actuelle ne permettant pas d’atteindre ces objectifs, le Pôle InPact engage de nombreuses actions de plaidoyer pour promouvoir une politique agricole et d’installation mettant l’actif et le porteur de projet au centre du dispositif. Nous en appelons à davantage de pluralité dans la mise en œuvre de la politique d’installation, à un rôle accru des collectivités territoriales et à des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux.


[1Chiffres recensement agricole, 2021.

[292 % des Français·es estiment qu’une évolution du modèle agricole est nécessaire et 87 % voient dans les modèles agroécologiques une alternative viable et souhaitable, d’après un sondage réalisé par OpinionWay pour l’association Terre & Humanisme, 12 janvier 2022.